Universités : 50.000 étudiants sénégalais ont opté pour la bancarisation en 2012

  Publié le 15 Mar 2012 07:03

La bancarisation continue d’attirer les étudiants sénégalais. Au mois de février, ils étaient 50.000 à percevoir leur bourse aux guichets automatiques de l’Ecobank. Le Sénégal compte plus de 65.000 étudiants boursiers, ce qui le place parmi les pays africains qui octroient plus de bourses.
La bancarisation des bourses a produit les effets escomptés. L’engouement qu’elle avait suscité, depuis son entrée en vigueur, en 2011, ne s’est pas estompé. Si l’on se réfère aux statistiques de la Direction des bourses, au mois de février 2012, plus de 50.000 étudiants ont opté pour le système de paiement à travers les guichets automatiques. « Les opérations de bancarisation se déroulent bien. Les étudiants des établissements publics d’enseignement supérieur sont, essentiellement, payés par la banque. Nous avons 50.000 étudiants qui sont payés aux guichets automatiques de l’Ecobank », rapporte le directeur des Bourses, le Pr. Joseph Sarr. Ce chiffre évoluera, car près d’un millier d’étudiants qui devront s’inscrire en Master dans les Facultés des sciences juridiques et économiques, n’ont pas encore fourni leur dossier. « Nous créons des comptes pour les nouveaux bousiers, conformément à la convention signée entre l’Etat du Sénégal et l’Ecobank.

De nombreux avantages
Cette convention concernait exclusivement les étudiants du public. Mais, pour l’année 2011- 2012, il est prévu d’insérer les étudiants des établissements d’enseignement supérieur du privé », annonce le Pr. Joseph Sarr.
Le système de paiement par guichet automatique a réduit les bousculades devant les guichets où l’on ne voit pas de longues queues. « La bancarisation ne visait pas exclusivement le retard de paiement, mais aussi l’assainissement du système de paiement. Celui-ci est beaucoup plus sain », souligne le directeur des Bourses. L’étudiant, pour percevoir sa bourse, ajoute le Pr. Sarr, n’a plus besoin de se réveiller à 3 heures pour faire la queue ni faire des combines. La bancarisation est, aussi, justifiée par la nécessité de gérer le nombre de boursiers. Le Sénégal, selon les chiffres disponibles, fait partie des pays qui comptent plus de boursiers à travers l’Afrique.

Plus de 65.000 boursiers
« L’année dernière, 65.000 étudiants sénégalais étaient boursiers. Pour cette année, au mois de février, il y a un peu plus de 50.000 qui sont, pour l’instant, dans la base de la Direction », renseigne Joseph Sarr. A cela, il faudra ajouter les nouvelles attributions, le renouvellement des étudiants qui seront autorisés à s’inscrire dans les Masters. « Il y a des étudiants qui doivent s’inscrire en Master, notamment dans les Facultés de Sciences Juridiques et politiques et de sciences économiques de l’Ucad. Les commissions de sélection ne se sont pas encore réunies », souligne le directeur des Bourses.
Il a balayé d’un revers de la main la rumeur faisant état de réduction du quota des bources sociales. C’est tout à fait le contraire. Les bourses sociales sont en nette augmentation au cours de ces deux dernières années. « Il y avait 3.500 bourses sociales entre 2009 et 2010 et 1.100 de plus entre 2010 et 2011. Donc, il n’y a pas de diminution des bourses sociales », rétorque le Pr. Sarr qui a, aussi, fait savoir que la Direction des bourses entretient de bons rapports avec les doyens des Facultés et responsables des Ufr des différentes universités sénégalaises.
Revenant sur les retards de paiement des bourses, le Pr. Sarr souligne qu’ils ne sont pas liés seulement à la disponibilité des fonds. Les facteurs sont aussi pédagogiques. A l’en croire, le retard de publication des résultats des examens explique, en partie, la lenteur dans le traitement des dossiers et, par ricochet, sur la confection des états de paiement. « Nous avons besoin de savoir si l’étudiant qui a fait son examen est admis ou pas. Le passage ou l’échec détermine le montant de la bourse. Si les examens d’octobre finissent au mois de février, il est difficile de payer ces étudiants en même temps que les autres. Il y a un mélange de problèmes pédagogiques qui interfèrent sur la gestion des bourses », fait remarquer le Joseph Sarr.
Mais, au-delà, il y a aussi un circuit administratif entre la production des états par la direction des bourses, la direction du budget, la direction du contrôle financier, la Primature, la direction générale du ministère de la Finance, entre autres.