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Les Etudes en Ecole de commerce

  Publié le 22 Sep 2014 09:09

Organisée sur le modèle des business schools, une école de commerce forme des cadres dirigeants capables d’exercer leurs compétences dans n’importe quelle branche d’activité. Un modèle qui repose sur plusieurs composantes principales : forte sélection des élèves à l’entrée, participation des familles au financement de la scolarité, ouverture sur le monde de l’entreprise, bonne insertion professionnelle des diplômés, sans oublier la place importante accordée aux activités de recherche.

Les grandes écoles de management (ou ecole de commerce), nouvelle dénomination des écoles de commerce, ont élargi l’éventail de leurs programmes et de leurs activités. Désormais le « programme grande école » constitue le coeur de leur activité qui, contrairement à des idées répandues, ne forme pas qu’au commerce!

Le « programme grande école »

Chaque école propose une large gamme de cursus, diplômants ou non, en formation initiale ou continue, en France et à l’étranger, pour des publics de différents niveaux d’entrée. Parmi eux, le « programme grande école » constitue le coeur de leur activité. Il désigne le « programme master » (bac+5) des écoles de commerce et se distingue donc des programmes post-bac et post-graduate de type mastère spécialisé.
Il est devenu l’appellation de référence du marché (au Sénégal et en France). « Toutefois la norme internationale définit ce programme comme un Master of Science in Management », relève le directeur d’une grande école de la place. Organisé en général sur 3 années – 4 en incluant l’année de césure, de plus en plus répandue et parfois obligatoire –, il s’agit d’un programme généraliste, qui permet aux élèves d’acquérir l’ensemble des disciplines fondamentales du management. Le cursus est organisé en deux parties elles-mêmes découpées en semestres : « bachelor » (3 semestres) et « master » (4 semestres).

À la période bachelor des fondamentaux de la gestion succèdent les années master où des parcours à la carte débouchent sur des spécialisations de haut niveau (audit, marketing, ressources humaines, finance, commerce international, logistique, achat, etc.). Chaque école en propose jusqu’à plus d’une quinzaine. Au total, près de 400 spécialités sont proposées pour l’ensemble des écoles dans des domaines très divers.

Ce programme inclut des périodes de stage en entreprise se déroulant au Sénégal ou à l’étranger ou se prépare dans le cadre de l’alternance et de l’apprentissage. Des séjours d’études hors de nos frontières sont également prévus. L’admission au programme grande école s’effectue sur concours pour les candidats issus des classes préparatoires ou recrutés en admissions parallèles. Ce programme est sanctionné par un diplôme qui confère le grade de master, si l’école est habilitée à le faire.

Pourquoi parle-t-on d’« école de management » ?

Exit l’appellation ESC ? Pas totalement encore. Mais progressivement les écoles s’emparent d’une nouvelle dénomination : « école de management ». « Traditionnellement, les écoles supérieures de commerce formaient avant tout à des carrières commerciales. Ce n’est plus le cas depuis de nombreuses années. Le terme d’ »école de management » s’est imposé naturellement car le spectre des métiers et carrières offert aux jeunes diplômés s’est considérablement élargi, de la finance à l’humanitaire en passant par la création d’entreprise », explique un spécialiste. Ainsi donc le terme « management » intègre davantage de fonctions d’entreprise que le vocable « commerce ». Et c’est la vocation des écoles que de conduire leurs diplômés vers des carrières très diverses. « Ce n’est pas un phénomène de mode. Le mot « manager » est à rapprocher du mot « métayer », celui qui gérait l’exploitation. Historiquement, une école de commerce avait pour vocation de former aux activités de négoce. Aujourd’hui le domaine s’élargit autour de l’élément central qui consiste à emmener les équipes dans un projet. Les écoles de management forment donc ces managers en leur donnant les outils pour agir sur l’ensemble des disciplines de l’entreprise », commente un professeur.

Pourquoi « école de management » plutôt qu’« école de commerce » ?
Une directrice du programme master grande école explique
« Le manager de demain doit savoir écouter les différences, percevoir les rythmes et les mouvements subtils de son environnement local et international, et s’engager dans une démarche durable et responsable : l’éthique est désormais incontournable dans toutes les relations du monde du travail. Il doit également être en mesure de proposer de nouvelles manières de faire et contribuer à l’évolution des process, se poser de vraies questions et se connecter à d’autres modes de pensées. Le terme « commerce » est trop restrictif pour définir nos écoles. Nous ne formons pas seulement de futurs cadres des métiers commerciaux. Nous formons à tous les métiers de l’entreprise et des collectivités. Le management, c’est l’ensemble des activités d’organisation et de gestion de l’entreprise et de son personnel (marketing, RH, comptabilité, etc.). Nos enquêtes d’insertion illustrent la diversité des fonctions occupées par les jeunes diplômés. »

Qu’enseigne-t-on dans les écoles de commerce ?

En outre, et contrairement à une idée répandue, les écoles ne forment pas exclusivement des commerciaux. Les spécialisations de dernière année jouent un rôle important dans le choix d’une école. Et parce que l’étudiant doit tenir un rôle actif, la plupart des écoles prônent l’individualisation des cursus. En clair, il s’agit de proposer une scolarité adaptée à chaque étudiant (options, séjours à l’étranger, apprentissage…).

Enfin, selon un principe emprunté au monde de l’entreprise, le développement personnel et le coaching des étudiants sont devenus des supports pédagogiques dans bien des formations. Objectif : aider les étudiants à acquérir des compétences relationnelles, mieux se connaître, mieux identifier ses forces et ses faiblesses, gagner en autonomie, préparer son insertion professionnelle, etc. C’est aussi une des raisons qui ont conduit les écoles de management à se rebaptiser comme telles. « Parce qu’on y apprend à gérer à la fois sa carrière professionnelle et son développement personnel. Parce que le mot « gestion » est souvent perçu comme plus restrictif que le « management », qui fait référence également à la direction des entreprises et indirectement au leadership », conclut un directeur du programme grande école.

En somme, chaque école définit et organise ses enseignements de manière spécifique. Elle peut ainsi mettre l’accent sur telle ou telle discipline, offrir un choix d’options plus ou moins large, décider de l’architecture de son cursus, de la durée des séjours obligatoires à l’étranger, de l’éventail des langues vivantes enseignées, des modes pédagogiques utilisés (cours magistral, apprentissage « par l’action », formation à distance, étude de cas, simulation…). Trois grandes idées maîtresses guident les écoles : la vocation professionnelle de la formation, l’ouverture à l’international, le développement personnel de l’étudiant.

Complément: Comment choisir une école de commerce